A la fin de l'automne 2020, Audrey Pulvar a réuni les acteurs de l'agriculture urbaine à Paris autour de plusieurs réunions en distanciel pour faire le point sur la situation et les besoins des différents projets.
L'agriculture urbaine est balbutiante et paradoxale. Les contraintes multiples : réglementaires, techniques, logistiques, humaines (dégradations, acceptabilité, querelles de voisinage, ...). Le niveau de revenu peu affriolant (difficile de vivre uniquement de sa production, et les animations sont devenues plus incertaines avec le contexte sanitaire). Et quasiment chaque projet est unique car pleinement intégré dans des espaces urbains différents qui répondent à des enjeux différents. En résumé, c'est dur, et on gagne pas grand chose (voir rien du tout).
Et pourtant l'agriculture urbaine est devenue aujourd'hui à la mode : beaucoup de villes s'y intéressent, et on reçoit souvent des compliments et des encouragements pour poursuivre les projets. Comme beaucoup de projets engagés sur le social et l'environnement, les impacts positifs qu'ils génèrent ne sont pas rémunérés. A contrario, des entreprises qui ont un impact négatif avéré font des profits, car l'exploitation humaine ou de la nature est rentable. C'est triste, c'est connu, mais c'est comme ça.
Il est donc assez rapidement apparu lors de ces réunions avec la Mairie de Paris, qu'il fallait engager une réflexion sur la reconnaissance de ces impacts positifs (ce qu'on appelle les externalités positives). C'est un long travail, qui pose de nombreuses questions : comment quantifier l'impact positif d'une activité, et comment le valoriser ?
Par exemple, nous cultivons au coeur d'un hôpital. Ce n'est pas l'endroit le plus simple pour cultiver des fleurs. Or nous apportons un peu de joie et de distraction aux enfants, aux familles, au personnel soignant. Comment valoriser cela ? C'est compliqué.
Il y a de nombreuses études et réflexions en cours sur ce sujet. C'est très complexe car c'est une remise en cause de l'ensemble du système économique actuel. Mais nous n'avons pas le temps d'attendre quelques années.
La Mairie de Paris l'a bien compris, et a lancé en juillet 2021 l'appel à projet Paris Sème, pour aider financièrement les associations et les entreprises de l'ESS en agriculture urbaine.
Pour Ferme Florale Urbaine, c'est une subvention de 7400 euros qui sera versée pour nous aider à financer notre pépinière, un espace de vie et nos outils logistiques. Nous remercions Audrey Pulvar et son équipe pour leur confiance, leur écoute et l'efficacité avec laquelle ils ont répondu à nos besoins.
Un petit point à améliorer cependant : il nous parait important que l'attribution des subventions, qui est de l'argent publique, soit transparente. Il faudrait donc que la Mairie précise, structure par structure, le montant des subventions reçues.
La liste des lauréats 2021 : https://www.paris.fr/pages/les-laureats-de-paris-seme-sont-devoiles-19880
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ferdsr